Votre itinéraire
Journée type pendant le raid Katmandou - Darjeeling
Entre 40 à 80 km et dénivelé moyen de +1000m/-1000m par jour
Kathmandu
Ville mythique de l’Asie qui véhicule tout un imaginaire, à commencer sans doute par l’époque hippie. Aujourd’hui davantage
« Mecque des trekkeurs », Kathmandu est avant tout une ville de contrastes, déroutante, dérangeante. Encore royaume hindouiste
il y a quelques années, Kathmandu est le creuset d’un mélange culturel, l’intersection des influences hindouistes et bouddhistes.
L’ethnie newar, habitants traditionnels de la vallée incarne parfaitement cette double influence. Il est assez courant qu’une
famille newar célèbre à la fois des rites hindoues et des rites bouddhistes. Vous oubliez ici les limites et frontières que
l’Occident a trop souvent l’habitude de tracer.
L’agitation de Kathmandu reflète la vie asiatique, exubérante, excessive, les couleurs, les odeurs, le bruit, tous vos sens
sont sollicités dans un excès de vie. Comme un mélange de l’agitation des plaines et du calme des montagnes, Kathmandu
fourmille de contrastes.
C’est dans cette ambiance, au pied du fameux stupa de Bodnath que nous partons pour les premiers tours de roue. La circulation
est dense et l’attention de rigueur pour les deux premiers kilomètres, puis nous sommes déjà dans la campagne, entre rizières
et villages. L’urbanisation perd du terrain, les premiers cols donnent un timide aperçu des pourcentages qui nous attendent,
une petite mise en jambe et déjà une première récompense, un bivouac avec vue imprenable sur la chaîne himalayenne. Au loin,
le Langtang Lirung, le Gaurishankar et même l’Everest mais encore tout petit de ce point vue. Dans le village, notre équipe
avec les VTT ne manque pas de susciter l’attention.
Le soir nous visitons le monastère de Namobuddha. La légende veut que bouddha ait donné à cet endroit son bras à manger à
une tigreresse affamée, lui permettant de nourrir ses petits. Une pierre sculptée au sommet de la colline rappelle cet
acte d’abnégation de Bouddha.
Le monastère lui-même est particulièrement beau avec des fresques récentes particulièrement fines aux couleurs éclatantes.
Elles donnent un bel exemple de la vivacité de la religion bouddhiste. Au milieu des drapeaux à prière aux cinq couleurs
des éléments, les toits dorés du monastère en premier plan et la chaîne himalayenne au fond le voyage nous emmène déjà
loin dès le premier jour…
La plaine du Téraï
Le Téraï est une bande d’à peine 20 km de large, frontière avec l’Inde. En prenant la direction du sud, il nous faudra
franchir un col à 1780m pour rejoindre cette région. Mais avant, c’est une belle descente sur piste à travers les villages.
Les femmes reviennent de la forêt avec du fourrage pour les bêtes ou les enfants jouent sur le chemin de l’école, alors il
faut garder un doigt sur le frein. Nous découvrons la vie de village avant de rejoindre la route. De nombreuses terrasses
sont plantées de moutarde d’un jaune intense. Utilisée en condiments ou pour faire de l’huile, elle fait toujours partie
du paysage d’hiver de ces moyennes montagnes népalaises.
La construction de la portion de route que nous rejoignons est financée et supervisée par les japonais. C’est donc un tracé
agréable, comme dans les alpes qui nous conduit à 1780m avant une descente vertigineuse. De beaux lacets qui donnent des
panoramas impressionnants sur le Teraï. Il faut en profiter, les routes et pistes sont en général plus directes dans le
reste du pays avec des dénivelés marqués.
Une longue descente plus tard toujours avec de grands lacets, l’influence du grand voisin indien se sent immédiatement.
Après seulement trois jours de vélo, nous avons l’impression de changer de pays !!! Place à la piste où nous traversons
des villages isolés, les vélos font l’admiration de tous les enfants et des plus grands aussi. La densité de population
est aussi différente, dès que l’on s’arrête c’est une troupe d’enfants qui apparait. Les femmes portent des saris aux
couleurs chaudes, les maisons sont construites à partir d’une architecture bois et recouvertes de torchis, le toit de
chaume ou parfois de tuiles. Chaque village traversé est l’occasion de partager ou découvrir une activité, de la préparation
du curcuma au battage du riz. Les fanes de maïs sont installées autour des arbres pour ensuite être donné aux bêtes, les
épis de maïs eux, sèchent sous le toit et bien souvent quelques piments sèchent aussi dans des nanglos, immenses plateaux
ronds en bambou. Alors avec tout ça, c’est le genre d’étape où l’on s’arrête volontiers, plus découverte que physique et
ça tombe bien car l’étape du lendemain il faudra pédaler sérieusement !!!
Chaque soir, nous installons le camp dans un nouveau village, l’équipe cuisine se met au travail pendant que nous récupérons
dans les tentes ou autour d’une bière. Un peu de nettoyage et graissage n’est pas du luxe. Le terrain est accidenté et il
faut un entretien pratiquement quotidien des VTT, les chaînes prennent la poussière, les freins sont à vérifier.
La région est essentiellement peuplée par les Tharu, ethnie indo-népalaise. Le lit des rivières est ici large et les
nombreux passages à gué finissent par mouiller les pieds des plus prudents !!! C’est aussi une étape de récupération sans
dénivelé. Oui, ça existe au Népal !!!
Passage en crêtes et cols
Nous commençons dans cette partie du RAID à attaquer les mont Mahabarath, moyennes montagnes du Népal, autant dire des
vraies montagnes d’un point de vue alpin, avec des cols à 2000m et parfois un peu plus haut. Les tours de roue sont
difficilement gagné avec des pourcentages importants dans sur les pistes, mais les panoramas nous encouragent. Le premier
col est très raide, avec plus de 1000m de dénivelé et peu de replats ou de lacets pour récupérer. Mais au sommet, le panorama
nous redonne du courage et surtout la descente est presque aussi longue, avec quelques remontées parfois, on est au Népal.
Les descendeurs peuvent mettre les machines à l’épreuve et quoi qu’il arrive les freins vont chauffer, il ne s’agit pas de
rater un virage sur ces routes.
Bientôt, c’est la piste que nous commençons et que l’on ne quittera pratiquement plus maintenant. Cette partie du raid nous
fait découvrir une autre facette du Népal. Paysages de rizières en terrasse, culture bouddhiste, forêts d’épineux ou de
rhododendrons avec une piste qui grimpe parfois raide et descend autant. Le goudron se fait maintenant très rare.
Les pourcentages exigent souvent d’aller chercher le plus gros pignon et le plus petit plateau pour arriver en crête avec
des vues fantastiques sur l’Himalaya : Everest, Cho Oyu, Numbur Himal ou encore Makalu. Les ciels clairs d’hiver sont
arfaits pour profiter des nombreux panoramas qu’offre la piste en crête et ce sont aussi les températures idéales dans cette
zone du pays où il fait vite très chaud à l’approche de l’été. Tamang, Chetri ou Brahman les ethnies se mélangent au fur et
à mesure de notre progression et toujours la même curiosité réciproque à chaque village.
Pour finir avec les crêtes, une descente interminable nous conduit sur deux journées dans la vallée. Les descendeurs peuvent
y aller, il faut prendre les trajectoires, lire le terrain rapidement pour cette longue descente. La piste est large mais
réserve quelques singles à dénicher entre les lacets, une impression de pionnier en traçant son propre chemin entre les
bouquets de bambous, les cultures en terrasse et les maisons au toit de chaume. La mécanique est encore sollicitée et les
révisions quotidiennes pas superflues, l’esprit du grand RAID !!!
La région du thé, l’Ilaml
La traversée de l’Arun, une puissante rivière qui arrive des glaciers nord de l’Everest, marque le passage dans une région
dominée par le Kangchenjunga. C’est un autre sommet de plus de 8000m, moins connu mais qui est tout de même le troisième
des géants himalayens et un des massifs les plus impressionnant avec une crête immense, pas loin de quatre kilomètres à
plus de 8000m d’altitude, de quoi donner une raison de plus d’arriver à Darjeeling.
Dans sa partie basse que nous parcourons à VTT, l’Ilam. C’est la région népalaise de culture du thé. Seulement connue des
amateurs avertis de thé, c’est une autre surprise de ce parcours. Une longue crête nous fait progressivement, passer des
cultures en terrasses aux collines arrondies de théiers. Le vert éclatant des plans de thé et leur régularité rendent le
paysage très harmonieux. Les plantations de thé épousent chaque colline parfaitement. Si la région de l’Ilam est la région
la plus importante de plantation de thé au Népal, c’est parce que nous sommes dans la partie la plus septentrionale du pays.
Pour cette raison, l’Ilam est plus exposé aux pluies de mousson et même en automne et au printemps, les pluies sont bien plus
fréquentes qu’à Kathmandu. L’humidité se fait sentir et confirme le choix hivernal de notre aventure. Quelques passage en
terrain humide, ajoute un peu de pilotage sur terrain glissant à nos journées et le nettoyage des VTT est un peu plus long…
La région est majoritairement Raï et Limbu, deux ethnies tibéto-népalaises très ancrées dans cette région.
Darjeelingm
Arrivée en VTT à Darjeeling après tous ces kilomètres nous fait prendre la mesure des espaces traversés,
tous ces cols, ces
villages, ces rencontres, les pistes aussi que l’on a parcouru ; un sentiment mélangé d’enthousiasme et de nostalgie, le poids
de la fatigue aussi. C’est véritablement un des parcours qui offre le plus de diversité sur les paysages du Népal et à
l’approche de l’arrivée, nous réalisons tous cela. Darjeeling apporte la petite touche d’Inde, un grain
de folie propre à
l’Inde même si la proximité de l’Himalaya est apaisante. On sent rapidement la différence en traversant la frontière, les
indiens sont plus nombreux, c’est indéniable.
Tous les clichés sont là, les collines de thé, l’incontournable « toy train », une ambiance coloniale désuète et le
fourmillement qui caractérise l’Inde même loin de la plaine. La surprise de notre arrivée à Darjeeling, c’est
la vue impressionnante sur le Kangchenjunga, à portée de main, il impose sa présence. Le troisième sommet
le plus haut du monde
est véritablement un massif gigantesque avec sa longue crête au-dessus la barre symbolique des 8000m. Dans cette ambiance
surannée, vous savourez la fin du RAID, la réalisation d’une grande aventure en Himalaya, le premier grand RAID
himalayen à travers un tiers du Népal et jusqu’en Inde.