1er Jour : Départ de Bodnath pour les premiers tours de roue
Par un temps un peu frisquet, toute l’équipe de Yak Raid est prête pour le grand départ.

Autour de Bodnath, nous faisons un tour du stupa pour que notre périple soit sous les meilleurs auspices.
Un moine bouddhiste, intrigué par notre accoutrement se joint également à la photo de départ.

Bien que sur des routes parallèles, nous subissons la circulation anarchique de Kathmandu. Il y a toujours un peu de place dans un bus Tata et quand ça ne rentre plus à l'intérieur, il reste le toit !!!

C’est après Bhaktapur que nous quittons le gros de la circulation, la campagne népalaise prend alors davantage de place.
Maison de torchis, culture en terrasses, briqueteries, les buffalos sont attachés devant la maison avec toujours une ou
deux chèvres. Les enfants nous encouragent depuis la cour de récré.
La seconde partie du parcours nous offre une vue panoramique sur l’ensemble de la chaîne himalayenne,
du Manaslu jusqu’à l’Everest en passant par le Langtang Lirung et le Gaurshankar.
On a presque chaud à la pause déjeuné.

Au début à la traine, Maurice, notre vétéran, remonte avec détermination le peloton pour finir l’étape en tête dans notre montée à Namobouddha. Quelle forme !!!

Les jours suivants il s'annonce déterminé à mener la danse !!! Un brin arrogant le gars !!!
Comme tout le monde a encore des jambes, on part visiter le monastère de Namobouddha avec les explications de Babulal qui a suivi
des enseignements de Lama dans sa jeunesse, d'où son nom, Babulal Tamang Lama.

Ce soir, bivouac à 1800m face aux montagnes et avec une bonne bière.

Bilan de notre première journée de VTT :
Kilométrage : 50km
Dénivelé : +900m/-500m
2ème Jour : Grosse étape de transition
Au soleil levant, nous prenons notre petit déjeuner face à la chaîne himalayenne et ses sommets immaculés, Langtang lirung, Ganesh himal, Gaurishankar et même jusqu'à l'Everest qui parait bien petit d'ici.

On commence par une grosse descente à travers les villages. L'activité de la vie rurale nous surprend à chaque virage.
Une femme porte des fanes de maïs, plus deux fois plus hautes qu'elle !!!
Une famille prépare une cérémonie religieuse, équivalent de notre première communion, le jeune garçon de la famille (7 ans)
est rasé pour l’occasion. Le prêtre nous explique comment se passe la pudja, des feuilles de pipal (l'arbre sacré), du riz,
des pétales de fleurs et une kyrielle d'autres objets.

Un peu plus loin, les lacets s’enchaînent, le dénivelé s’accumule, on descente vite vite vite.
Les montagnes montent dans l’horizon au fur et à mesure de notre descente le long de la rivière.

Pause thé au lait alors qu’un cortège de mariage passe.
Assise dans une chaise la mariée habillée de rouge est portée par deux hommes.
Une ombrelle la protège, tout le monde chante et une joie contagieuse entoure la procession, exceptée pour la mariée.
Elle quitte sa famille pour vivre dans la belle-famille. Les mariages arrangés sont encore courants surtout dans les
campagnes avec tout ce que cela implique pour les femmes. Dans le sud du Téraï plus proche de la culture indienne les
drames sont fréquents si la belle-fille ne donne pas satisfaction.

Pause déjeuné au bord de la rivière. L'équipe nous a précédés pour préparer à manger. Babulal, Haribol, Narendra et Tejou,
s'activent. Le soleil à cette basse altitude serait presque trop chaud mais on ne va pas se plaindre après notre nuit en
altitude.

Maintenant, les difficultés commencent. La route est barrée et les pistes de contournement nous donnent du fil à
retordre avec des pourcentages sévères.
On se mesure à des passages de l’ordre de 20% sur une piste poussiéreuse, caillouteuse où il faut jouer avec les traces des
voitures et des camions.

Minet au plus fort de sa forme prend la tête de toutes les bosses, pas moyen de le retenir.
C’est sa journée. Il nous enrhume, sa revanche sur le Tibet.
Et une et deux et trois bosses et pas des petites, on finit avec 1000m de dénivelé positif et 2200m de négatif
pour une journée annoncée par Alex comme une journée de repos et de récupération, vivement demain !!!
Il nous en a fait une belle d’étape de récupération !!!
Heureusement l’équipe de Yak RAID est aux petits soins pour nous avec des repas variés, équilibrés et
une attention de tous les instants.

En cours de route les charmes des népalaises ne laissent pas indifférent. On s’arrête souvent pour des pauses photos et
on commence à penser à une page dédiée aux portraits de Pascal.

C'est finalement l'arrivée au camp de la plage pour un décrassage dans la Sun Kosi, sur un lit de petit sable fin.
Bilan de la journée de notre seconde journée du RAID:
Dénivelé : +1000m/-2200m
3ème Jour : Les Alpes Népalaises
Au petit matin, une vache flottante dérive dans la rivière !!!
L’étape a été assez dure avec un col routier de plus de 900m tout en beaux lacets, comme dans nos Alpes.

Une étape tout en goudron où les routiers de Saint-Chamond ont fait la différence sur les vététistes lyonnais, mais la descente approche avec la revanche des descendeurs.

Allez les gars, on s'accroche ??? Non, un bon raideur ne s'accroche pas au bus TATA.



Au sommet du col, Babulal, Narendra et Tejou on commencé la cuisine. Toujours le problème de l'eau, il faut aller
la chercher plus bas avec le second 4x4. Tout le monde pique un léger som pendant que les cuisiniers s'activent.
Après le repas, on est repartis pour une longue descente jusqu'à la plaine indienne toujours sur cette belle route,
sans doute une des plus belle du Népal. Les routiers ont mangé leur pain blanc !!!
Cette étape est marquée par le nombre important de virages aussi bien en montée qu’en descente, virages bien arrondis et bien tracés, un peu comme le Stelvio. Sans rien à envier aux routes des Alpes.

L'équipe de Yak RAID le camp au bord de la rivière, pour un décrassage mérité auquel tout le village vient assister.

Les enfants peu farouches nous questionnent et blaguent. Une sacrée bande vient du village de l'autre côté de la rivière.
Les VTT bien sûr suscitent la curiosité mais aussi nos drôles de vêtements, les maisons de toile qui sont montés en 5 minutes !!!
Un bel échange de sourires.
Et enfin, l’heure de l’apéro arrive avec les bières fraîches qu'Haribol est allé nous chercher au village.
4ème Jour : Jour des rencontres
Aujourd’hui, la journée a été dominée par les rencontres, nous traversons de nombreux villages, sur une piste relativement bonne, quelques passages en galets et surtout de très nombreux passages à gué.

Baignade forcée pour Maurice et les pieds mouillés pour tout le monde. Cette journée nous décrasse les vélos.
Nous traversons une vaste plaine cultivée en longeant la rivière.
Culture de maïs, de riz, du lin et un peu de colza. Les cours ont toutes un silo de riz et plusieurs bêtes, buffalos, chèvre, cochons, canards et vaches.
Au passage d’un village trois bœufs battent le riz en cercle sur l’aire de battage de la ferme.

Les villageois se prêtent au jeu des photos et Pascal fait de magnifiques portraits avec des sourires communicatifs.

A midi, Babulal a installé le pic-nic et une cinquantaine de personnes se regroupe autour du Dhal Bath (repas népalais)
préparé par Narendra et Téjou. Nous mangeons sous les yeux attentifs du village au complet et de nombreux commentaires se
chuchotent dans notre dos.

Joel montre sa virilité avec Minet dans un combat de catch qui fait beaucoup rire tout le monde.
La piste continue avec un peu moins de villages mais nous arrivons à un bazar, village commerçant. Tout
le long de la rue principale, on peut voir de nombreuses boutiques très bien achalandées. Les népalais de toute la
campagne environnante viennent se fournir ici. Et par chance nous trouvons un cordonnier qui n'a pour boutique que ces outils
étalés sur une bache. Une chaussure d’Alain (Nus) mal en point se fait ressemeler avec une trentaine de pointes, cette fois
elles devraient tenir jusqu'à Darjeeling !!! On en profite pour une joyeuse séance photo au milieu de la foule.

Pascal tire encore de magnifiques portraits. Il bat le Chat dans les photos. Chat a trouvé son maître !!!
Encore quelques tours de roue et nous arrivons à l’étape, installation du camp et … bières
5ème Jour : Un col et quelques montagnes russes, euh non népalaises !!!
Départ matinal dans la brume sur les vélos, au plat et parmi les fermes du Téraï.
On traverse la ville de Tribeni avec de nombreux commerçants qui drainent les villageois des alentours puis
on commence l'ascension du col avec de forts pourcentages qui parfois avoisinent les 18 à 20%. La piste est carrossable
et le dénivelé respectable +1850m et -1600m pour 61 km.
Arrivée au sommet du col, tout le monde est soulagé et fatigué mais on ne s’attendait pas aux remontées cachées dans
la descente. Alex avait omis de nous signaler. Légère amnésie !!! Mais la bonne humeur est de mise dans les moments
les plus difficiles.
Les paysages changent et l’habitat également, nous sommes à nouveau en moyenne montagne.
Le VTT, c’est un truc d’homme dixit Joel, il faut "emmener" le vélo et aujourd’hui ça voulait dire quelque chose.
Descente ventée, poussiéreuse et technique, les descendeurs étaient à la fête même si on ne leur voyait que le blanc des
yeux à l’arrivée.
Aujourd'hui le camp est envahi de gamins. Nous faisons l’attraction à chaque village mais ici particulièrement.
Pascal a déjà une promise de 16 ans qui rêve des Etats-Unis, la dote est en discussion…






Une petite népalaise avec des couettes !!!
6ème Jour : my Toyota is fantastic
Après une nuit agitée, nous levons le camp.
Un tracteur a versé sa remorque à 2H30 du matin, d’autres tracteurs ont ronflé eux toute la nuit sous les tentes...
Nous avons mis les vélos la veille sur les 4X4 pour une étape de liaison qui nous fait gagner deux montées très raides dans
de la mauvaise piste. D'ailleurs, un bus de pèlerins indien rebrousse chemin dans un passage difficile.
Hari et Anil, nos deux chauffeurs ont à la fois l’expérience et les véhicules qu’il faut pour franchir les tronçons de
pistes délicats que la dernière mousson a endommagés.
Un peu plus haut, nous montons sur les bikes pour une partie en balcon mais toujours avec des dénivelés respectables,
sauf que cette fois nous avons toute la chaîne himalayenne à l’horizon et de très belles maisons, mur de torchis, toit de
chaume. On voit particulièrement bien le Numbur Himal.



Bien que dans la zone des 1500m, des bambous, des bananiers et orangers poussent ici.
Nous dormirons à cette altitude ce soir, sans la brume des vallées.
Les coups de pédales nous amènent à un lieu sacré, une grotte profonde, les pèlerins hindous et bouddhistes font leur
cérémonie.
Les deux religions sont souvent attachées aux mêmes lieux de culte dans le pays.
Nous assistons à une pudja au monastère bouddhiste.
Cymbale, gong et trompette, le chant des moines, les couleurs chaleureuses et en même temps harmonieuses du lieu nous transportent
encore un peu plus loin dans une atmosphère mystique.
Le troquet du coin nous ramène les pieds sur terre, bière et viande séchée mais surtout bien relevée !!! Ca ne fait pas peur à Joël.
Le camp est installé sous des drapeaux à prière, près de la ville. Le problème de l'eau toujours est délicat à régler pour l'équipe.

Narendra nous régale encore une fois d’un diner bon et roboratif.
Même si l’étape a été plus courte on a quand même bien besoin de ces calories !!!


Quelques Sadhu restent à demeure, visiblement épanouis...
7ème Jour : Camp du Nid d'aigle, 2200m
Notre voyage à vélo continue ce matin sur les vélos puis rapidement on met pied à terre. La piste s’élève par un chemin poussiéreux, une farine où nos pneus s’enfoncent de parfois 10 cm, pire que du fech fech. Les pneus disparaissent parfois sous cette poussière, et les pieds aussi dixit Bob !!!

Alain (Nus), Alain (Ch) et Joël se mettent sur le toit dans cette farine épaisse. Et comme il y a de la pente, nos mollets
souffrent.
Heureusement un panorama sensationnel de toute la chaîne reste à l’horizon: tout le massif du Khumbu,

le Numbur himal,

le Cho Oyu (un 8000m frontière avec le Tibet). On voit aussi très bien le Mera peak
(trekking peak de 6476m) et plus loin le Baruntse (un 7000m classique du Népal).
Un chemin en balcon montant et parfois cassant sur lequel on fait de drôles de rencontres, 40 km/h, c'est sûr il ne les
dépassera pas ici !!!

Le kilométrage est faible mais le dénivelé non négligeable : +1160m/-450m.
Sur notre passage, un homme perché à 7 mètres dans les bambous, cueille des feuilles pour les bêtes.
Pour monter, il a assemblé les bambous avec des kathas (écharpes bouddhistes de soie).
La sécheresse frappe fort pour que ce soit le seul feuillage restant. On voit ensuite plusieurs bosquets de bambous dégarnis.
Très peu de terrasses sont cultivées à cette altitude, nous sommes à 2200m et en saison sèche.
Les vélos souffrent sur ces chemins, on fait chaque soir un nettoyage de la poussière et un graissage des chaînes, séance
mécanique quotidienne obligatoire. Les machines souffrent autant que les bonhommes…

A midi l’équipe cuisine, Narendra et Tejou nous préparent un dhal bath, le plat népalais que nous apprécions cette fois
sur les hauteurs d'un col, avec cette vue imprenable sur les sommets. Les villageois toujours curieux nous posent des
questions sur notre destination, notre pays, etc.

On repart pour une dizaine de kilomètres et on s’arrête sur le coup des 14H30 pour faire un peu de lessive et profiter de
la vue.






Le camp est établi sur un promontoire qui domine le village de Nunthala.
Ce soir, on ne devrait pas faire de vieux os, comme les jours précédents d’ailleurs, on dépasse rarement les 20H30.

8ème Jour : Journée de l'artisanat
Nuit froide et gelée blanche au lever du jour. On sort des tentes avant le soleil pour voir les premiers rayons sur la
chaîne himalayenne. Le camp nous offre un panorama impressionnant sur tout la partie Khumbu de la chaîne.
Les enfants du village viennent discuter et observer en détails toutes nos affaires, les tentes, les vélos et nos accoutrements.




On prend le petit déjeuner dehors pour profiter des premiers rayons sur les sommets au nord et sur la plaine indienne quand on tourne la tête, c’est magique. Elle est pas belle notre planète !!!

Nous gardons cette vue sur plusieurs kilomètres au détour de chaque virage.
Profil d'étape agréable dans l’ensemble car essentiellement descendant, -1350m pour +760m et 42 km.


Au bord du chemin, une femme tisse un tapis en laine de mouton, elle est très fière de nous montrer son ouvrage et nous
souhaite une bonne route avec un grand sourire. Sans doute, ce qui fait revenir dans les conversations, que le Népal est
attachant.

Plus loin, un villageois fabrique des nattes en bambous à l’aide de son kukri, le couteau traditionnel
népalais.
Des maisons sont en cours de construction au bord de cette toute nouvelle piste et nous voyons plusieurs scieurs de long
qui débitent des planches dans des troncs entiers.


Journée la plus bucolique de notre voyage à vélo, sans aucun engin motorisé sur les 40 km de notre parcours.

Vététisquement parlant les descendeurs se sont régalés sur des singles qui coupaient la piste.
La photo d’arrivée avec nos têtes poussiéreuses témoigne de la « farine » que l’on trouve encore.

Ce soir, à notre village de l’étape, l’électricité n’est toujours pas arrivée mais devrait y parvenir d’ici trois mois.
Hier soir, après une semaine à rechercher une masseuse, Babulal dévoile son talent et pétri les dos de Minet et Bob
avec virilité. Il promet un vrai massage demain...

9ème Jour : Journée de la DDE
Nous quittons la petite ferme de la famille Tamang.
Une ferme typique, avec des cochons, des chèvres, des vaches, un WC et moins habituel, de l’eau courante.
Joel a retrouvé l’atmosphère de sa campagne, son idéal de vie. On a eu du mal à le faire monter dans le 4X4.
Nous montons dans les 4X4 serrés comme des sardines pour un long transfert de 7H30 pour environ 120km, on vous laisse
imaginer l’état des pistes et des bonhommes à l’arrivée...
Nous attendons avec impatience Babu pour une séance de massage.
Départ dans les 4X4 avec les VTT sur le toit pour 20 km, ça nous prend une heure et demi, alors en VTT,
on vous laisse imaginer !!!
Arrivés au col changement de plaquettes du vélo de Maurice, à l’avant elles sont au fer, il était temps de s’en occuper.
Nous avons une vue plongeante sur l’est de la chaine himalayenne et plus bas, les collines s’évanouissent dans la brume.

On est parti pour une descente de 1200m sans discontinuer sur une piste mi-sable, mi-poussière, impossible de relâcher
l’attention, il faut en permanence être vigilant aux pièges de la piste. Les freins sont soumis à rude épreuve…

On arrive à trois reprises sur des travaux où les pelleteuses nous aménagent un passage et font une pause pour nous laisser
passer.


La piste finie par nous conduire au fond d’un vallon où nous passons à guet, les pieds sont trempés.

Minet dans ses exploits.

Mais ce n’est pas fini, le dénivelé positif reprend pour encore plusieurs vallons, des passages à guets, pont suspendu
et à chaque fois une bonne montée nous attend derrière. Les pourcentages élevés de l’ordre de 18 à 20% nous réchauffent.
Un voyage à vélo pas de tout repos !!!

Après les passages à guet, la poussière se colle à nos chaînes et dérailleurs et il faut graisser. Les vélos sont soumis
à rude épreuve.
Minet a trouvé la parade, il sort de sa poche un savon de marseille à l’huile d’olive pour graisser la chaîne et les
pédales automatiques, imparable.
A la pause déjeuner, nous prenons une omelette dans un troquet et la patronne impressionnée par notre périple nous offre
les mandarines ; elle rencontre.

Sur notre passage un singe traverse devant les vélos la piste. Nous croisons de nombreux arbres en fleur et des
mandariniers avec leurs fruits. Certaines terrasses sont en eau et donnent une belle profondeur à ces vallées déjà immenses.

Les maisons sont toujours aussi belles et soignées.

Pascal ne résiste pas à faire des photos d’intérieur lors de nos arrêts.
La dernière partie est d’un dénivelé plus régulier mais Alex nous fait le final dans le dernier raidard de la journée.
A l’arrivée on a bien mérité un bon demi pour nettoyer la poussière.
Et pour le repas on profite d'une tarte sucrée à la courge.

Chaud les serviettes, chaud !!! C'est une bonne idée de Babulal qui nous réchaud les mains chaque soir avant le diner.

10ème Jour : Journée des sommets
On quitte l’école d’ingénieurs qui nous a accueilli pour le camp cette nuit.
A 4 heures du matin le bus du village, pourtant pas à côté, appelle les voyageurs à renfort de klaxon.
Pour nous ce sera levée à 6H30 comme tous les matins, après 10 heures de "sommeil".
Babulal nous réveille avec le wake up tea, puis le petit déjeuner suit vers les 7 heures pour un départ à
8 heures. Nous commençons tous à être bien rodés à ce rythme.
On attaque cette dixième étape du voyage à vélo par une bosse bien marquée.
Des militaires suivent le même chemin que nous pour un exercice, nous c’est juste du plaisir !!!
Aucun véhicule ne circule sur cet axe à part deux ou trois bus et quelques rares motos.

On arrive ensuite à un point de vue sur le Makalu, le Kangchenjunga et le
Baruntse, rien que ça.
A l’horizon, on peut voir nos deux derniers jours de périple, jusqu’au plus haut que nous avons passé la veille.

A midi, après le repas dans une fermette, Babulal nous fait danser sur la fameuse chanson népalaise « Réssempfirii ».

Photo d'intérieur d'une maison, une cuisine népalaise :

La piste est maintenant bien caillouteuse jusqu’au prochain col. Les sommets sont toujours là, au loin.

Tejou, Babulal et le chauffeur Anil essaient les VTT.
Tejou est tout de suite à l’aise sur le vélo tout-suspendu d’Alain Chambefort et tout sourire comme
d’habitude.

Au détour d’un pont, une femme casse des cailloux pour empierrer la route.
Les conditions de vie des femmes sont dures dans le pays, nous les voyons souvent porter.

Photos de la jeunesse népalaise:


Dans la descente, les VTT souffrent, trois crevaisons, un câble de dérailleur cassé et des plaquettes de frein à changer.
Au final une journée avec pas mal de mécanique à l’arrivée, sans compter le graissage deux à trois fois par jour.
Ce soir, Babulal nous trouve une petite ferme Tamang (son ethnie) pour la nuit. Chat (Georges) se prend d’amitié avec la chèvre et son petit.
Finalement ce sera soirée massage pour tout le monde, enfin torture pour les massés et soulagement pour ceux qui ont observé, Babulal fait des massages dynamiques !!!

11ème Jour : Transfert
Ce matin, au réveil les impressions des deux volontaires qui ont été massés par Babu : Minet s’est réveillé
euphorique, il a dansé devant la tente avec le lever du soleil et Bob est sorti difficilement de sa tente, toujours
cassé en deux.



Le trop plein des bagages a été acheminé en bus sous le contrôle de Babu et Tejou, une bonne partie du voyage sur le toit
du bus faute de place à l’intérieur. A mi-parcours, au changement de bus, leurs sourires n’étaient pas entamés. La moitié
du bivouac est montée en attendant leur arrivée.
On se retrouve donc dans un passal (restaurant) devant huit bonnes népalaises bien fraiches. On les déguste avec du soja
grillé bien épicé.

Le trajet nous laisse le temps de nous interroger sur le mode de vie des népalais, leur pouvoir d’achat, l’avenir des jeunes.
On est étonné de trouver des enfants avec des notions d’anglais même dans les endroits très isolés.
On a l’impression qu’ils n’attendent rien de leur gouvernement et qu’ils se prennent en charge eux mêmes.
Babulal nous a expliqué qu’un jour il est allé à l’école sans le dire à son père et il s’est fait disputer pour ne pas avoir travaillé à la ferme.
Aujourd’hui, il semblerait que les mentalités changent et que les parents essaient au contraire d’envoyer leurs enfants à l’école quand ils le peuvent.

Sur le trajet, on croise de nombreux bus et camions Tata, une mécanique rustique mais robuste.
On est impressionné par les pistes qu’ils peuvent prendre, c’est vraiment du solide ces camions.
Par contre, s’ils tombent en panne, ils restent sur place jusqu’à l’arrivée des pièces!!!
On est aussi étonné par les villages perchés sur des arrêtes en altitude, à 2000m.
Pas d’eau, pas d’agriculture, on se demande bien pourquoi des villages ou des villes à ces endroits, peut être une tradition commerciale ?
12ème Jour : Journée des baroudeurs
Une petite pluie fine nous réveille. Après le petit déjeuner, la question se pose, on y va ou pas ?

La pluie bien que fine ne cesse pas. Finalement, on descend les VTT du 4X4 et c’est parti. La piste est raide, glissante, sinueuse, étroite et très mouvementée.

On s’accroche au guidon tout frais, et finalement, de raidards en petites descentes on file un bon train.
Avec 11 jours de VTT dans les pattes, on monte bien.
Grosse descente sur une portion empierrée qui nous amène à un petit village où nous prenons un thé.
La patronne nous explique que c’est un thé de sa plantation et qui plus est, devant nos tenues trempées et boueuses,
impressionnée par ce que l’on vient de faire, elle nous l’offre.
Le voyage à vélo repart, toujours sous une pluie fine; le parcours, tantôt bon tantôt détrempé, est
bordé de bambous.
A chaque fois que l’on traverse un village, on devient rapidement l’attraction.

Les questions fusent : d’où vous venez ? Où allez-vous ? De quel pays êtes-vous ?
C’est Alex qui fait l’interprète.
Infatigables, les enfants nous suivent en courant mais s’approchent avec retenue.
Les personnes que l’on rencontre sont encore plus curieuses que d’habitude.

Suivant de la fumée qui sort d’une boutique, on s’installe dans un « restaurant » du bourg.
La tenancière, tout sourire, nous prépare un plat de pâtes, une soupe et un thé, le tout pour moins d'un euro par
personne.
Une halte typique, la photo parle d’elle-même !!!

On reprend la piste très vallonnée sur nos vélos et au détour d’un virage, on découvre les premières plantations de thé à travers la
brume.

Plus loin, des billes de bois destinées à faire du contre-plaqué sont chargées à dos d’homme dans des camions.

Encore quelques bons raidards, un final difficile pour au total : +1680m/-1150m et 6H40 de VTT.

Et les whisky pour nous aider à écrire ce texte.
Nous souhaitons à nos chères et tendres une bonne Saint Valentin.
13ème Jour : Retour à la route
Hier soir à l’arrivée, la maitresse de maison voyant notre état, celui des vélos et nos vêtements trempés, réveille un petit feu de bois en soufflant dans un bambou.

C’est plus que nécessaire pour nous réchauffer. Ca laisse le temps à l’équipe de Yak RAID d’installer
le bivouac. Ils nous préparent ensuite le diner.
Nous révisons les vélos en attendant.
Après une nuit saturée d’humidité et un petit déjeuner copieux, nous enfourchons les vélos pour les derniers kilomètres népalais avant de retrouver la route goudronnée.
La météo étant plus clémente, on a pu rouler dans de meilleures conditions ; 14 km de montées et descentes, +450m/-500m.


Arrivés à la route, on s’installe dans un troquet pour se réchauffer autour d’un braséro et d’un excellent thé chaud.
Les vélos suscitent toujours autant d'attention.

Nous chargeons les vélos sur les 4X4 pour un long transfert jusqu’à la frontière indienne.

La police indienne explique à Babulal que le bivouac est interdit côté indien. Dommage, on avait déjà un endroit que nous
avait recommandé une personne.
Nous bivouaquons alors côté Népal en dégustant deux bouteilles de vins et une bouteille de whisky
local. Malheureusement, nous n’avons pas le palet népalais pour apprécier, dixit Bob.
L’impossibilité de camper en Inde oblige Tejou et Narendra, nos deux cuisiniers, à repartir pour Kathmandu plus tôt que prévu.

Pour ce dernier repas qu’ils nous préparent, c’est un dhal bath de catégorie supérieure, un poulet y est
encore passé ; bien tendre. A chacun de nos haltes, on se demande quel poulet va passer à la casserole ?
Et surprise, en dessert Narendra apporte un superbe gâteau cuisiné dans les conditions de bivouac,
ils nous impressionnent.

Les commentaires sur facebook sont les bienvenus.
14ème Jour : Aujourd’hui l’Inde
Levé à 6H00 pour un départ matinal du bivouac.
On descend sur la frontière du Téraï, la seule que les étrangers aient le droit de passer dans cette région.

Nous remplissons les formalités de sortie du Népal puis d’entrée en Inde.
En attendant nos coups de tampons, nous avons sympathisés avec un groupe de Malaisiens composé d’un médecin, d’infirmiers et de deux pasteurs.
Ils étaient en mission humanitaire et très étonnés de rencontrer des raiders et surtout impressionnés par ce périple.
Nous sommes impressionnés par le va et vient des rickshaws qui transportent de lourdes marchandises et des passagers.




Nous reprenons la route pour une longue montée vers Mirik, petit station d’altitude où les indiens se
rendent pour leur voyages de noce.
Nous concernant, l’objectif c’est plutôt une douche chaude. C’est presque là Mirik. Bob est très en forme pour les jeux de mots.
Les nuages ne connaissent pas les frontières et nous roulons sous une bonne pluie tout le long du trajet, les vélos
sont un peu moins sales.
Nous rencontrons Martine dans la rue principale de Mirik. Passionnée de l’Inde, bouddhiste pratiquante, elle est en
voyage humanitaire. Infirmière, elle partira prochainement au Ladakh pour soigner les enfants d’une école de
l’association « l’école dans le ciel » qui fait partie du centre bouddhiste Dhagpo Kagyu Ling.
Nous l'invitons à diner.

15ème Jour : Le train a sifflé 3 fois à Darjeeling
Dernier jour de VTT, notre voyage à vélo touche à sa fin. Cette dernière étape nous conduira
aujourd’hui à Darjeeling, terminus du RAID.
Nuit frisquette et petit déjeuner réconfortant, mais surtout le soleil semble tenir ce matin.
Les 4X4 nous emmènent à la frontière, là où on était avant-hier mais de l’autre côté de la barrière.
Au départ une certaine excitation se ressent pour nous tous, et particulièrement Minet en grande forme. On part
d'ailleurs un peu trop vite !!!
On commence par une bonne descente mais rapidement une montée de plus de 300m de dénivelé parmi d’énormes conifères
(en bois, précision de Minet...) nous fait gagner la crête.

Le Népal est à notre main gauche et nous roulons à cheval sur la frontière.

Nous ne quitterons plus cette crête jusqu’à Darjeeling, sur route goudronnée.
Dans la brume puis avec quelques rayons de soleil nous arrivons à la station de Ghum, juste au bon moment.
Le train pour Darjeeling est en gare et nous l’accompagnerons jusqu’à sa destination qui est aussi la notre :
Darjeeling.

Le départ est un véritable spectacle, mise en route de la chaudière, premiers coups de fumée impressionnants, grands
coups de sifflets.
C’est une locomotive à vapeur du début du XXème siècle de l’héritage britannique.

Un train miniature, des rails à voies étroites ; on a l’impression de voir un train en maquette,
un jouet serpentant le long de la route et la traversant souvent sans signalisation mais à grands coups de sifflet.

Darjeeling est accrochée à flanc de colline et nous la traversons jusqu’à notre hôtel en slalomant
dans une circulation dense et klaxonante.

On arrive à l’hôtel, dernière étape de notre voyage à vélo, c'est fait, nous avons réalisé ce premier RAID
entre Kathmandu et Darjeeling.
Au déchargement des bagages, des porteurs prennent rapidement les sacs par trois pour les monter
cinq étages plus haut !!! La porteuse d’une cinquantaine d’années nous inspire le respect.

Puis, c’est surtout la première douche chaude depuis quinze jours, on passe tous un bon moment dessous.
Perchée à 2200m, la ville donne le sentiment d’être au-dessus des nuages, toute en verticale.
Des grappes de bâtiments descendent à flanc de montagne.

Quelques bâtiments témoignent de l’ère britannique et les ruelles regorgent de petits commerces ;
la vendeuse d’épices, le marchant de poissons (origine sud de l’Inde), le barbier, des primeurs, des petits restaurants
et les inévitables boutiques de thé.

Pour la première fois depuis quinze jours, nous retrouvons des touristes, occidentaux comme indiens.
ON L'A FAIT ! Le raid KATHMANDU - DARJEELING à vélo !!!

16ème Jour : Retour au plat pays, le Téraï
Ce lendemain, cerise sur le gâteau, temps limpide et vue sur le Kangchenjunga...


On se lève avec une vue magnifique sur le Kangchenjunga. C'est inespéré avec le temps que l'on a eu ces derniers jours. Le gérant de l'hotel nous le confirme, on est très chanceux !!! Tout le massif prend les rayons du soleil levant, un magnifique cadeau de départ. On part de bon matin pour aller au point de vue panoramique de Darjeeling. Le Kangchenjunga (8600m) est le troisième sommet le plus haut du monde après l’Everest et le K2. Son massif est très imposant avec de nombreux sommets satellites qui cotoient les 8000m. On voit également très bien le Janu, un de ses contreforts.

Petit déjeuner copieux de la salle du restaurant avec une vue sur tout le massif. Nous partons ensuite en direction de la frontière. Une grande descente en longeant la voie de chemin de fer pour rejoindre la plaine indienne à travers les plantations de thé.



La route est plate et droite ce qui contraste énormément avec tout ce que l’on a vu jusqu’à maintenant. La règle de conduite est globalement, la loi du plus fort, en revanche, vaches et chèvres ont une forme d’immunité et traversent à leur rythme sans trop se soucier des klaxons et régulent la vitesse naturellement sans ralentisseur. On arrive à l’hôtel à la nuit pour avoir plus de temps demain à Kathmandu. Sur la route, aucun vélo n’a de lumière sans compter les piétons.




Hier en arrivant, nous n'imaginions pas qu'un massif aussi important se cachait derrière les nuages. On voit tout le massif du Kangchenjunga.

Une dernière photo avant de prendre la route du sud.
17 et 18ème Jours : Back to Kathmandu !!!
La nuit à l'hôtel dans le Teraï n'a pas été si terrible qu'Alex nous l'annonçait le diner non plus. Nous partons très tôt pour gagner du temps à Kathmandu. Environ 200km de route plate encore. Les vélos, les rickshaw sont nombreux dans cette partie du pays. Le rythme aussi semble plus lent, pourtant l'hiver n'est pas tout à fait terminé et la chaleur n'est pas encore de retour. Même si nous commençons à comprendre les règles ou plutôt les habitudes de conduite, on a toujours du mal à s'y faire quand un bus ou un camion arrive en face en doublant.
Au détour d'un virage, un singe langur saute sur le bas-côté puis nous commençons le long passage de deux cols qui permettent d'accéder à la vallée de Kathmandu. C'est plus court mais c'est plus raide. On arrive enfin à l'hôtel, une donne douche chaude, emballage des vélos et demain Thamel est à nous !!!
Journée libre à Kathmandu, aujourd'hui. Ce sera essentiellement du shopping et la visite de Patan pour Bob et Pascal.
Thamel, c'est le coeur touristique de Kathmandu et la caverne d'alibaba, versus trekkeur. On craque
tous pour des cadeaux, des vêtements etc. Mais le clou de la journée, c'est la soirée. On commence par un massage
ayurvédique offert par Yak RAID.
On ressort tout détendu et mou, certains parlent déjà de repartir !!!
Et puis, ce soir, on offre un diner à toute l'équipe et le moins qu'on puisse dire c'est que ça n'a pas été triste.
On commence par un apéro et quelques rasades de "rakshi", l'alcool népalais. Mais celui-ci est très bon par rapport à celui qu'on avait gouté
pendant le raid. Et puis, Minet est parti, on ne peut l'arrêter, il va sur la piste avec les danseuses et nous entraîne dans une grosse
soirée dont le resto se souviendra. Cuisiniers, serveurs, manager, tout le monde vient nous voir danser, le restaurant ne fonctionne
plus pendant le temps de notre spectacle. On va chercher les danseuses qui avaient terminé pour continuer, Tejou, Narendra, Hari, Babulal, Haribol,
Alex, tout le monde est entrainé, les clients doivent se demander où ils sont tombés !!!
19ème Jours : Départ
Réveil très matinal à 5H30 et on fait nos adieux à Alex, Babulal et Haribol à l'aéroport. Ils nous remettent les kathas, des écharpes bouddhistes de soie. Mais l'aventure n'est pas tout à fait terminé, on apprend peu de temps après que le vol à 3 heures de retard !!! Donc, on rate notre connexion et on arrivera seulement le lendemain du jour prévu soit le 22 février.
